Focus sur les cartes aéronautiques
25.01.2024
Bien comprendre les cartes aéronautiques :
Le fond de carte :
L'apparence du fond de carte évoque celle d'une carte routière ou topographique (def : carte à grande échelle représentant le relief déterminé par altimétrie et les aménagements humains d'une région géographique de manière précise et détaillée sur un plan horizontal). Toutefois, il se démarque en mettant spécifiquement en lumière les caractéristiques élevées du paysage, notamment les obstacles naturels, les éoliennes, les lignes électriques et pylônes ou autres.
Les zones de navigation de la carte aéronautique :
L'espace aérien se segmente en diverses zones aux caractéristiques distinctes. Une première catégorie importante à comprendre est celle des services d'information, d'alerte et de contrôle. En ce sens, la France métropolitaine se découpe en cinq vastes régions appelées FIR, acronyme pour « Flight Information Region » (région d'information de vol) : Bordeaux, Brest, Marseille, Paris et Reims.
Chaque FIR se subdivise en SIV (Secteurs d'Information de Vol), associés à un aéroport spécifique fournissant le service requis. Au sein de cet espace aérien, se superposent des zones différenciées selon les réglementations qui y sont applicables, identifiables aisément sur les cartes grâce à des traits épais de couleur bleue ou rouge délimitant ces zones.
À la différence des itinéraires du trafic routier, qui s'inscrivent en deux dimensions sur une carte routière, les zones aériennes sont des volumes définis dans trois dimensions. Les deux dimensions horizontales de la zone sont représentées par les traits marquants en rouge ou bleu.
Quant aux limites verticales de la zone en question, elles apparaissent, accompagnées d'autres informations, dans les indications présentées avec la même couleur que les traits de délimitation : soit le long de ces traits, soit regroupées dans un cartouche.
Les caractéristiques d'une zone :
Chaque région représentée sur une carte aérienne possède des caractéristiques distinctives, telles que sa classe, son type, son plafond et son plancher. Bien que ces indications soient présentes sur toutes les cartes aéronautiques, leur présentation varie d'un modèle à l'autre. La légende de chaque carte est indispensable à consulter, garantissant ainsi une bonne compréhension de l'ensemble de la carte.
La classe :
L'identification de la classe se fait au moyen d'une lettre unique, aisément repérable à l'intérieur de la zone ou sur le côté gauche du cartouche. Cette classification joue un rôle essentiel en établissant les directives à observer dans la région, englobant des éléments tels que l'impératif de maintenir un contact radio ou les critères d'accès, avec une distinction particulière entre le vol à vue (VFR) et le vol aux instruments de navigation (IFR).
Les différentes catégories sont représentées par les lettres A, B, C, D, E pour les zones contrôlées, tandis que la lettre G est attribuée aux zones non réglementées.
- Classe A : Destiné exclusivement à l'IFR, sauf accord explicite, cet espace exige impérativement un contact radio et l'obtention d'une autorisation claire pour y pénétrer. Il trouve son application dans les zones à trafic IFR très dense.
- Classe B : C'est une classe qui n'est pas utilisée en France.
- Classe C : Le VFR fait l'objet d'un contrôle comprenant un contact radio et la délivrance d'une autorisation (clearance). Cette classe est mise en œuvre en France dans le "cœur dur" des espaces entourant les grands aéroports tels que Bordeaux, Toulouse, Marseille, Nice et Lyon. Étant donné le trafic commercial intensif dans ces zones, la mission du contrôleur consiste à garantir la séparation réglementaire entre les IFR et les VFR. Pour ce faire, plusieurs outils sont à sa disposition, notamment les itinéraires imposés, les altitudes et les caps.
- Classe D : Le contrôle du VFR implique la nécessité d'un contact radio préalable et d'une autorisation avant d'entrer dans l'espace. Alors que le contrôleur utilise les caps et les niveaux pour séparer les IFR entre eux, le rôle du contrôle entre IFR/VFR et VFR/VFR se limite à fournir une assistance aux pilotes pour garantir le principe du "voir et éviter" dès que la séparation risque de devenir inférieure à la norme requise. Autrement dit, l'outil privilégié pour le service de contrôle est l'"information de trafic", qui sera continuellement actualisée jusqu'à ce que les pilotes établissent un contact visuel.
- Classe E : La classe E, première catégorie d'espaces "contrôlés", est mise en œuvre pour régir les trajectoires des IFR à faible fréquentation, assurant ainsi leur séparation. Généralement présente autour des petits aéroports ou en périphérie des espaces des aéroports internationaux, elle permet un accès libre au VFR, sous réserve du respect des conditions VMC. Cela implique notamment de s'écarter des nuages pour maintenir une visibilité sur les IFR et les éviter. Dans la classe E, le vol VFR est affranchi de la nécessité d'obtenir une autorisation préalable et n'est pas contraint au contact radio. En revanche, le vol IFR, étant soumis à un contrôle, est tenu de maintenir un contact radio et de recevoir une autorisation pour pénétrer dans un espace de classe E. Dans les régions montagneuses telles que les Alpes et les Pyrénées, l'espace aérien est classé E en raison du relief, à condition d'être effectivement dans une zone LTA (Lower Traffic Area). Dans cette classe E, l'altitude est maintenue jusqu'à 5850 mètres (FL195), offrant ainsi aux libéristes et aux parapentistes la liberté d'explorer l'espace à leur guise.
- Classe F : C'est une classe qui n'est pas utilisée en France.
- Classe G : La classe G, pour Général, constitue l'espace aérien non soumis à un contrôle, où chacun est libre de ses manœuvres dans le respect des règles de l'air. Ni les vols IFR ni les VFR ne font l'objet d'une supervision, se limitant à recevoir des informations sur le trafic connu, laissant à chacun la responsabilité d'assurer son évitement (voir et éviter). Par défaut, en deçà du niveau de vol FL 115, l'espace est classé G, à l'exception des zones autour des aéroports et des aérodromes. Les libéristes et les parapentistes peuvent ainsi évoluer dans ces espaces, sous réserve du respect des zones à statut particulier (ZIT, ZRT, Zones Interdites et Dangereuses, parcs nationaux, etc.).
Le type d'espace aérien :
Le caractère spécifique de l'espace aérien est déterminé par le type de zone, identifié par trois lettres suivies du nom de la zone respective.
Trois catégories de zones se distinguent, où vous pouvez conduire votre avion, à condition bien entendu de respecter les règles liées à la classe de la zone :
- CTR (Control Traffic Region) : cette zone englobe le trafic aérien autour de l'aéroport, s'étendant juste au-dessus et aux alentours de celui-ci. Il s'agit du volume où les avions effectuent leurs opérations de décollage et d'atterrissage. Logiquement, le volume de la zone CTR s'étend jusqu'au sol.
- TMA (Terminal Manoeuvring Area) : c'est le volume situé au-dessus et en périphérie de la zone CTR, formant la zone d'approche de l'aéroport.
- La CTA (Control Aera) : C'est un espace controlé dont la limite inférieure n'est pas le sol. Ainsi les CTR se situent parfaitement en-dessous des CTA.
Cette catégorisation crée une succession d'espaces sous contrôle, s'étendant depuis le sol jusqu'à des altitudes variées. En ajustant la classe d'espace des CTR et des CTA en fonction du type de trafic qui les traverse, on accroît considérablement le niveau de sécurité.
Il est essentiel de comprendre que les CTR et CTA représentent des espaces contrôlés supplémentaires, chacun se voyant attribuer une classe d'espace en corrélation avec l'envergure du trafic qu'ils gèrent.
Les zones particulières de l'espace aérien :
Des secteurs, identifiables en rouge sur les cartes, se soustraient aux classifications précédemment évoquées. Ce sont les zones interdites ou celles soumises à des conditions d'accès spécifiques. Elles englobent des sites tels que les installations militaires, les centrales nucléaires ou les zones à risques. Ces zones se voient attribuer les lettres P, ZIT, R, D ou ZRT. Il convient également d'être attentif aux zones RTBA, matérialisées en rouge sur les cartes. Elles représentent les couloirs de vol militaires à très basse altitude.
Les limites verticales des zones :
Les indications relatives à chaque zone fournissent également des renseignements sur ses limites en termes de troisième dimension, c'est-à-dire la dimension verticale. Selon les cartes, ces deux chiffres peuvent être alignés sur la même ligne ou superposés, séparés par un trait horizontal. Ils renseignent sur le plancher et le plafond de la zone. Ainsi, la zone réglementée est définie entre ces deux altitudes ou hauteurs. En présence d'un seul chiffre, cela signifie que le volume s'étend jusqu'au sol. C'est notamment le cas des zones de type CTR.
Les mesures de la hauteur :
Concernant les indications de plancher et de plafond, la terminologie varie entre altitude, hauteur et niveau de vol, et l'unité de mesure dépend du contexte. Il est crucial de maîtriser les codes pour interpréter correctement une carte. Premièrement, il est important de noter que les cartes aéronautiques fournissent les mesures en pieds (abrégées en ft en anglais), avec 1 pied équivalant à environ 0,3 mètre. Sur une même carte, la mesure verticale peut être présentée de trois manières distinctes :
- Elle peut exprimer l'altitude, c'est-à-dire la hauteur par rapport au niveau de la mer : cela est le cas s'il n'y a aucune spécification après le chiffre, ou si les termes AMSL ou ASL sont mentionnés.
- Elle peut représenter la hauteur, mesurée à partir de la surface du sol. Dans cette situation, il est toujours précisé ASFC ou AGL.
- Enfin, elle peut tenir compte du niveau de vol, mesuré à partir de la courbe de pression standard de 1013,2 hPA. Dans ce cas, le chiffre est précédé des lettres FL.
La fréquence radio :
Le chiffre final présent sur une zone contrôlée fournit la fréquence radio de la tour de contrôle, et il est annoté d'une * si celle-ci opère selon des horaires spécifiques plutôt que de manière permanente.